Espace de libertés | Janvier 2019 (n° 475)

Laïcité au pays du Soleil levant


Quoi?!

Seikyobunri, c’est plus ou moins comme cela que l’on traduit le mot «laïcité» en japonais. Le principe de séparation de la sphère religieuse et de l’État est d’ailleurs consacré dans l’article 20 de la Constitution japonaise depuis 1946. Une cérémonie religieuse – et son coût faramineux puisqu’en 1990, elle avait coûté 17 millions d’euros aux Japonais, comme le rappelait Le Monde (13/12) – oppose actuellement l’État, ou plus exactement le gouvernement nationaliste de Shinzo Abe, très attaché au culte shinto incarné par l’empereur, et un membre éminent de la famille impériale, le prince Akishino, qui défend une stricte préservation de la ligne qui sépare le public du religieux. Le daijosai est en fait la cérémonie qui accompagne l’intronisation de l’empereur. C’est donc ici le frère du futur empereur qui met les pieds dans la tempura. Ce même principe de séparation, certes pas (encore) inscrit dans la Constitution, est mis à mal en Belgique au moins deux fois par an lors du Te Deum célébré le jour de la fête du roi et de la fête nationale. Cette cérémonie catholique est commandée par l’État et très appréciée de notre très catholique famille royale. Mais que fait le prince Laurent?!?