«Mais faut-il pour autant détruire avec tant d’obsession des denrées qui restent objectivement propres à la consommation, dont le délai de redistribution n’excède pas 24 heures, et qui respectent scrupuleusement la chaîne du froid, alors que tant d’hommes, de femmes et d’enfants sont dans le besoin?», c’est la question posée par Cécile Vainsel, fondatrice du frigo solidaire de Woluwe-Saint-Pierre dans une carte blanche du Soir (14/12), suite à la dernière opération de l’AFSCA. Cette dernière a envoyé ses contrôleurs, pour la 2e fois en 2 mois, vider ledit frigo de certains aliments. Avec une moyenne de 345 kilos gaspillés chaque année par habitant, les Belges se hissent à la deuxième place du hit-parade du gaspillage alimentaire à l’échelle européenne. Banques alimentaires, mouvement des déchétariens, appli «Too good, to go»… L’heure est à la conscientisation et aux initiatives pour réduire le «tout-à-la-poubelle», qui fut longtemps le triste sort des invendus. Mais pour l’AFSCA, si la date est dépassée, c’est javel et benne à ordure. «Un cadre normatif clair et concerté est nécessaire», lance la citoyenne solidaire. Car le rôle de ces frigos est non seulement environnemental, mais aussi éthique et social. Surtout dans une ville où une personne sur trois vit avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté.