Huit ans après Le Président des riches. Enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot analysent la dérive oligarchique du pouvoir sous Macron. Récapitulant les « macronades » (provocations verbales stigmatisant les classes populaires), ils montrent combien mépris de classe et mesures politiques inégalitaires vont de pair en Macronie. Les mesures prises en faveur des privilégiés s’insèrent dans un détricotage des acquis sociaux, dans une privatisation désastreuse des services publics. L’enrichissement d’une minorité, grâce aux cadeaux faits par Macron aux entreprises, aux puissants, loin d’avoir des effets positifs de relance et de redistribution sur le reste de la société (effet parapluie de ruissellement), ne fait que creuser l’écart des inégalités et grever les budgets. Dressant le coût exorbitant des largesses fiscales, l’essai démonte les rouages de l’alliance entre pouvoir et grand patronat, une alliance qui ne sert que les intérêts privés d’une infime minorité. Menaces que le gouvernement Macron fait peser sur l’État de droit, sur la démocratie (fusion des pouvoirs, répression et violences policières sans précédent à l’égard des gilets jaunes), imposture écologique d’un président vassal des lobbies pollueurs… le virage sécuritaire d’un État qui massacre sa population à coups d’énucléations, de mains arrachées traduit la mise en place d’une monarchie présidentielle. Saluons le minutieux travail d’enquête mené par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot qui exposent le retour à la monarchie, plus exactement le basculement vers une forme hybride de pouvoir : la monarchie républicaine. Une forme qui trahit les idéaux de la République et livre à un président-roi une France qu’il entend diriger comme une start-up. « La dérive monarchique n’est donc pas loin avec un président qui revendique le cumul des fonctions. Un indicateur de plus de la révolution conservatrice de ce jeune président qui fragilise le principe de séparation des pouvoirs, véritable colonne vertébrale de la République et de l’État de droit ». (vb)
Des idées et des mots