Espace de libertés | Mai 2019 (n° 479)

Tirons la langue au sexisme !


Des idées et des mots

On l’utilise, à l’instar de David Paternotte dans son article sur l’héritage de Mai 68 en pages 46-49, mais on ne l’impose pas. C’est le choix de la rédaction d’Espace de Libertés. Pas toujours compris par tout le monde, il est vrai… À commencer par notre bon vieux correcteur orthographique qui voit rouge ! En plus de la féminisation des noms de métiers et de fonctions, des formulations doubles et même neutres, la plupart des défenseuses et défenseurs de l’écriture inclusive préconisent l’usage du point médian pour démasculiniser les mots, comme dans [partisan·e·s]. Certains, comme nous, optent pour le simple point [partisan.e.s], d’autres pour le tiret court [partisan-e-s]. D’autres encore préféreraient des parenthèses [partisan(e)­s]. Voire que l’on arrête purement et simplement de torturer notre belle langue française car on se tromperait de combat. Au-delà de la graphie, « l’écriture égalitaire suscite nombre de controverses et de débats dont les arguments oscillent entre la mauvaise foi et la rationalité la plus traditionnelle ». Pourtant, « féminiser la langue, ce n’est pas écrire un “mauvais” français, mais chercher à redéfinir ce que doit [ou devrait] être le français correct » : c’est le postulat de Présence et Action culturelle qui compile une quinzaine d’articles sur l’écriture inclusive. Une kyrielle de regards de linguistes, chercheurs/euses, auteur.e.s, sociologues, grammairien.ne.s, historien.ne.s, formateurs et formatrices qui voient dans la langue un moyen de lutter contre l’héritage de la société patriarcale. Pour que le masculin cesse de l’emporter, à l’écrit et surtout dans la vie. Lecteurs/trices, lisez ! On en reparle quand vous voulez ! (ad)