À 12 000 kilomètres de la Namibie, dans la capitale belge, l’antisémitisme est malheureusement toujours bien vivace. Joël Kotek, directeur de publication de Regards, le magazine du Centre communautaire laïc juif, et Joël Tournemenne, tous deux professeurs à l’ULB, viennent de terminer une vaste enquête sur le rapport à l’altérité des jeunes au cours de laquelle ils ont interrogé plus de 1 600 lycéens représentatifs du paysage scolaire francophone bruxellois. Ce qui saute aux yeux tel un « pétard mouillé », pour reprendre les mots de Joël Kotek, c’est que l’antisémitisme n’est pas l’apanage de l’extrême droite, comme il est « paradoxalement rassurant car cognitivement confortable » de le penser. De plus, « l’étude valide la grille d’analyse ethno-religieuse et culturaliste de différentes enquêtes européennes récentes qui soulignent toutes un “effet religion” dans la représentation péjorative et rétrograde de l’Autre » : les jeunes catholiques radicaux apparaissent avoir deux fois plus de préjugés antisémites que les non-croyants, et les musulmans en ont trois fois plus ! Et ce, quels que soient leur genre, leur parcours scolaire, leur filière et le niveau d’étude ou socio-économique de leurs parents. « Dieu est amour », ils disaient… (ad)
Quoi?!