En plein confinement, la bénédiction du pape François, seul face à une place Saint-Pierre habituellement noire de monde et son appel « pour que les croyants répandent leurs prières et demandent à Dieu de les protéger contre l’épidémie » ont paru fort éloignés, voire complètement en décalage par rapport à ce qu’étaient en train de vivre les citoyens au quotidien. Entre les rassemblements religieux interdits pour cause de propagation, le refus du confinement par certaines communautés religieuses, la croyance en un châtiment divin, le signe de la présence de l’esprit du Mal ou encore de la fin des temps… les liens entre les religions et la crise sanitaire actuelle sont variés et quelquefois déconcertants. Et même si la pandémie est loin d’être finie, l’Observatoire des religions et de la laïcité de l’ULB n’a pas perdu de temps pour analyser le phénomène sous toutes ses coutures. Dans un rapport paru en juin dernier, Jean-Philippe Schreiber soulève de nombreuses questions dont la plus alarmante est sans doute le manque de confiance à l’égard de l’autorité civile « parfois légitimé par le discours de certains politiques ». Et de l’autorité scientifique est-on tenté d’ajouter. Car dans cette histoire, la Science est venue compliquer la relation déjà tendue au sein du couple Église/État. Il est cependant encore trop tôt, conclut Jean-Philippe Schreiber, pour savoir si l’impact de la pandémie sur les traditions religieuses sera négatif ou plutôt positif. Au virus comme à la guerre ? (ad)
Quoi?!