Espace de libertés | Janvier 2020 (n° 485)

Quoi?!

En 1991, un patrouilleur et peintre talentueux de 29 ans, Sergeï Anatolievitch Torop, a clamé publiquement sa renaissance sous le nom de Vissarion. Depuis, il promeut activement une « religion unifiée », vaste amalgame d’éléments issus de l’Église orthodoxe russe, du bouddhisme, de l’Apocalypse, du paganisme, du collectivisme et des valeurs écologiques. Il porte la barbe et la chevelure longues et blanches, s’exprime avec douceur devant une assemblée fervente avec tous les codes de la liturgie et de l’image populaire christique. Car nous y sommes : le leader spirituel de l’Église du Dernier Testament est convaincu d’être la réincarnation de Jésus de Nazareth. Et il n’est pas le seul à y croire, car pas moins de 4 000 disciples vivent avec lui en autosuffisance et en autarcie dans la taïga sibérienne. C’est sans doute parce que sa religion nouvelle séduit pas mal d’Allemand.e.s qu’Arte lui a récemment consacré un documentaire, après le reportage en deux parties d’une équipe de Vice en 2011. Pour la petite histoire, Vissarion se traduit par «  celui qui vient de la forêt  ». Logique pour un fils de charpentier, non ? (ad)