C’est sans aucun doute l’événement le plus choquant de ce début de XXIe siècle en Europe. Choquant, car il touche à la liberté de la presse, à la liberté d’expression, au blasphème, à la liberté d’affirmer sans crainte sa laïcité et son esprit critique. Le 7 janvier 2015, l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo faisait douze morts et onze blessés, dont une majeure partie de l’équipe du journal satirique. Et pour quelle raison ? Principalement à cause de caricatures. Ils ont été assassinés pour des dessins ! Certes, ceux-ci représentaient régulièrement les « icônes religieux » avec un humour graveleux qui ne plaisait pas à tout le monde. Avec cette sempiternelle question : peut-on rire de tout ? La réponse des islamistes qui ont appuyé sur la gâchette de leur kalachnikov ce jour-là est clairement négative et résonne depuis lors comme une mise en garde : on ne dessine pas le prophète. Et on le caricature encore moins. Parole de charia. Une onde de choc a alors parcouru l’ensemble de la planète, avec un slogan affiché sur les murs de Facebook, dans toutes les langues : « Je suis Charlie ». Aujourd’hui, cinq ans plus tard, que reste-t-il de l’esprit Charlie et des valeurs qu’il véhicule ? Melting-pot de réponses au gré des trente-deux pages de notre dossier. (se)
- Des principes de la guerre
- Le miroir de ce qui cloche. Rencontre avec Gérard Biard
- Garder l’audace de la caricature
- « On ne peut plus dessiner le prophète ». Rencontre avec Zineb El Rhazoui
- Les religions, tu critiqueras (mais à bon droit)
- « Il faut rester Charlie »
- Les coupables d’un discours idéologique
- Charlie ou pas : le poids des maux
- Un assassinat politique