La migration comme remède à l’exode rural ? Le maire du petit village calabrais de Riace y a cru. En 2016, Domenico Lucano se retrouvait parmi les 50 hommes et femmes les plus influents du monde (palmarès du magazine américain Fortune) pour avoir fait de Riace un modèle d’intégration, passant par l’enseignement de l’italien, la scolarisation des enfants et la formation aux métiers de l’artisanat local via un programme d’insertion financé par l’État. Dès 1998, bien avant de devenir maire, Lucano avait commencé à accueillir des Kurdes puis rénover les maisons abandonnées pour les mettre à disposition des réfugiés. L’arrivée et l’installation de familles venues d’Afghanistan, d’Érythrée, d’Éthiopie, du Nigéria et de Somalie vivant en parfaite harmonie avec les « vieux locaux » avait fait renaître le village, pouvait-on lire dans le Corriere della Sera en avril 2016. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à l’intervention toute récente du leader d’extrême droite et ministre de l’Intérieur Matteo Salvini : avec l’arrestation de Lucano, accusé d’« aide illégale », et l’« invitation » faite aux migrants volontaires de quitter Riace pour se rendre dans des centres d’hébergement, « L’Italie de Matteo Salvini s’enfonce dans la xénophobie », titrait récemment L’Obs. il faut dire qu’un système d’accueil des migrants pris pour modèle, c’est dur à avaler pour un xénophobe. Alors, autant le couler. Et l’Italie de sombrer encore davantage dans la marée brune.
Quoi?!