Espace de libertés | Octobre 2020 (n° 492)

« La laïcité, c’est la paix »


Quoi?!

Première femme à accéder à la présidence d’un parti politique en Belgique en 1977, la pionnière Antoinette Spaak est décédée le 28 août dernier à l’âge de 92 ans. Nous l’avions rencontrée au printemps 2018, l’occasion de recueillir ses propos sur la laïcité dont elle était une ardente défenseuse : « Je suis très attentive à une expression ouverte de la laïcité. On me dit quelquefois que j’exagère, mais j’accorde une grande importance à l’ouverture morale et intellectuelle qu’est l’exercice de la laïcité. Et je suis très inquiète de la manière dont certaines personnes la considèrent comme un principe qui se referme sur lui-même, qui est hostile à la religion. C’est le contraire, nous, les laïques, sommes ouverts à toutes les religions ; pas uniquement à une seule, mais à toutes. Et nous sommes ouverts à la liberté, nous sommes ouverts à l’égalité. C’est vraiment un socle de valeurs. » Auquel elle a porté une grande attention à tous les stades de sa carrière, malgré les reproches : « On m’a parfois dit que j’étais plus sévère que mon père, je crois que c’est vrai. Pourquoi cette évolution ? Parce que j’avais et j’ai toujours le sentiment que la laïcité est un gage de paix, c’est-à-dire l’impossibilité d’une guerre entre religions ou politiques. Qu’il faut y être attentif partout et toujours. » (ad&ac)