Huit Français sur dix sont favorables à l’euthanasie dans certaines circonstances, et presque autant se prononcent en faveur du suicide assisté, selon une enquête IFOP publiée mi-décembre. Les chiffres, clairs et massifs, sont sans équivoque : pour des patients « en fin de vie » affectés par « des douleurs physiques ou psychologiques intolérables », 80% des personnes interrogées se disent « plutôt favorables » ou « tout à fait favorables » à l’euthanasie, c’est-à-dire le fait pour un médecin de provoquer la mort par l’administration d’une substance létale.

En outre, 76% se montrent favorables au suicide assisté et 88% se prononcent pour la sédation palliative, c’est-à-dire l’arrêt des soins avec un soulagement des souffrances par un traitement anesthésiant provoquant une diminution de la conscience.

Pourtant, en France, seule cette dernière solution est légale. Près de la moitié des personnes interrogées pensent au contraire que la loi permet l’euthanasie et seulement 12% connaissent le contenu de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, promulguée le 2 février 2016. Ce texte prévoit un « droit à la sédation profonde et continue » jusqu’au décès pour certaines personnes et rend contraignantes les « directives anticipées », par lesquelles chacun peut stipuler son refus d’un acharnement thérapeutique. Elle vient compléter la loi Leonetti de 2005, qui instaurait le droit « de limiter ou d’arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n’ayant d’autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie ».