« Annoncer la couleur », programme fédéral d’éducation à la citoyenneté mondiale, soutient les équipes éducatives des écoles (ainsi que les futur.e.s enseignant.e.s) pour éveiller et former leurs élèves à la citoyenneté mondiale. Pour développer le sens critique, l’empathie, la solidarité, la responsabilité et l’engagement des jeunes, la pédagogie se veut active et participative.
Plus que développer le civisme chez les élèves, l’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM) vise à les éveiller aux interdépendances mondiales et les incite à agir en citoyens responsables, conscients de l’importance de la solidarité internationale, et à contribuer à un monde plus juste et plus durable. Pour ce faire, une méthode basée sur l’action, la systémique et l’interculturalité est essentielle. Des questions de société à dimension mondiale sont posées à partir de thèmes spécifiques comme le développement durable, les migrations, le commerce et la consommation, etc. Ces thèmes servent de base pour les formations d’enseignants que propose Annoncer la couleur (ALC), les ressources pédagogiques des six centres de prêt, les articles, les projets soutenus, etc.
Afin d’appuyer les initiatives d’ECM dans les pratiques scolaires, ALC lance chaque année deux concours de projets. Ils visent à soutenir pédagogiquement et financièrement les écoles/professeurs désireux que leurs élèves deviennent des acteurs de changement. Le groupe scolaire Fougères Landelies (Hainaut) en témoigne: « Les élèves ramènent chez eux de bons comportements (tri des déchets, respect de la faune, choix de collations avec moins d’emballage…) et leur enthousiasme. Les apprentissages ont été tant intellectuels que manuels (calculs, mesures…) et on constate moins de sexisme; les garçons ont changé d’attitude et ont plus de respect envers les fi lles (ils pensaient qu’elles ne sauraient pas scier ou visser). »
Un choix méthodologique: la pédagogie du projet
Les projets se concrétisent par une production au terme d’un processus en plusieurs étapes. Incitant les apprenants à être acteurs dans leur propre apprentissage, la pédagogie du projet met le groupe en situation d’exprimer des envies, des questions, des besoins, de rechercher les moyens d’y répondre, de planifier collectivement sa mise en oeuvre et d’expérimenter et passer à l’action. Une enseignante de l’Athénée royal du Condroz, à Ciney, raconte: « Les élèves ont beaucoup aimé vivre le projet de A à Z, avoir pu décider ensemble et l’avoir partagé avec d’autres. Ils étaient très fi ers… L’écoute, le partage et la solidarité ont été renforcés. »
Le contexte du projet permet également des rencontres, la découverte d’autres cultures ou d’autres réalités, comme l’explique une enseignante de l’INRACI (Bruxelles): « Le projet a amené les jeunes à fréquenter sur le terrain une occupation de migrants (parc Maximilien), de se confronter à une réalité matérielle […] Ils ont eu l’occasion d’interviewer des migrants sans papiers qui n’ont pas la possibilité d’obtenir l’asile politique, de filmer leur manifestation devant l’office des étrangers et d’observer la mise en place du dispositif de maintien de l’ordre et d’évacuation du camp. Émotionnellement chargée, la visite de terrain a permis à l’ensemble des jeunes participants de se positionner par rapport aux thématiques, certains se sont engagés dans des démarches de bénévolat liées aux problématiques abordées. »
Des principes actifs
Toutes les activités d’Annoncer la Couleur reposent sur des principes pédagogiques essentiels pour mettre en oeuvre l’ECM: la méthode est active et participative; l’apprentissage s’inscrit dans un processus; l’apprentissage passe par une familiarisation avec différentes perspectives; les sujets sont traités de manière interdisciplinaire et interclasses; et des allers-retours « local-global » sont effectués.
Parce que les questions sont aujourd’hui mondiales, et qu’elles le seront davantage demain, il est essentiel de comprendre ce monde, de comprendre ce qui se passe « ici » et « là-bas » et les interconnections qui les lient. Les élèves étant les adultes de demain, nous devons nourrir leur réflexion et les faire grandir dans l’engagement.