Secrétaire général de l’Office universitaire de recherche socialiste (Paris), Denis Lefebvre est chroniqueur au magazine Historia et auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont un certain nombre sur la franc-maçonnerie. Parmi ceux-ci, Socialisme et franc-maçonnerie. Le tournant du siècle (1880-1920) et Marcel Sembat. Franc-maçonnerie, art et socialisme à la Belle Époque. Déclinant une nouvelle fois son sujet de prédilection, il nous livre ici un très intéressant essai sur les activités maçonniques du Belge Henri La Fontaine qui, on ne le rappellera jamais assez, reçut le prix Nobel de la Paix 1913. Dans un style vivant, grâce à l’étude d’archives inédites, Denis Lefebvre nous raconte comment Henri La Fontaine a mené deux combats principaux : l’entrée des femmes en franc-maçonnerie qui aboutira à la création en Belgique de loges du Droit Humain, et bien évidemment le pacifisme, notamment en participant activement à la création de la Ligue universelle des francs-maçons. Synthèse de ces deux engagements, Henri La Fontaine créera au sein du jeune Droit Humain belge une loge simplement nommée La Paix, tout en restant un membre actif de sa loge Les Amis philanthropes dont il fut deux fois Vénérable maître. C’est ce même engagement qui conduira Henri La Fontaine à créer, en 1914, la loge maçonnique Albert de Belgique alors qu’il est réfugié à Londres. Preuve, s’il en fallait encore, que l’homme ne se décourage jamais et que partout où il peut, il poursuit ses idéaux de fraternité humaine et de concorde universelle. (ds)
Des idées et des mots