De 1792 à nos jours, les femmes ont gagné leurs droits à la sueur de leurs revendications d’égalité et les acquis sont certes indéniables. Au point que certains se demandent ce qu’elles ont encore à revendiquer, ces éternelles insatisfaites ! Selon les données d’Eurostat les plus récentes, relayées par la Commission européenne début novembre, l’écart salarial entre hommes et femmes au sein l’Union européenne s’est légèrement réduit ces dernières années, pour atteindre 14,1 % de différence entre la rémunération horaire brute moyenne des hommes salariés et celle des femmes salariées en 2018. « Au rythme actuel, il faudrait des décennies, voire des siècles pour parvenir à l’égalité », c’est « inacceptable ! » scandent la vice-présidente de la Commission Věra Jourová et les commissaires Nicolas Schmit et Helena Dalli. Même si la Belgique compte parmi les trois pays où l’écart de rémunération sera comblé au cours de cette décennie – en 2028, après le Luxembourg en 2027 et, plus étonnamment, la Roumanie en 2022 –, on peine à se réjouir. Car au train où vont les choses, l’égalité des salaires ne sera atteinte pour toutes les femmes européennes que dans… quatre-vingt quatre ans. Force et rage font plus que patience et longueur de temps, aurait dû écrire de La Fontaine. (ad)