Dans le monde francophone, avec la France en avant-garde, la pensée des Lumières constitue un héritage fondamental. S’en revendiquent toutes celles et tous ceux qui prônent un humanisme axé sur le progrès, la raison et la liberté, en dignes dépositaires de leurs ancêtres ayant combattu les oppressions religieuses et politiques, l’arbitraire et l’obscurantisme. Ce mouvement philosophique et culturel bénéficie d’une aura positive sous nos contrées depuis le XVIIIe siècle, mais aujourd’hui, d’aucuns estiment qu’il est en danger. Que ses idéaux sont bafoués par des groupes dont les valeurs s’affirment à contre-courant de celles défendues par cet héritage, d’une part, alors que d’autre part, certains estiment que la critique de l’esprit des Lumières est essentielle face à son européocentrisme, qui éluderait les revendications et oppressions subies par des minorités invisibilisées jusque récemment. Une critique certes audible, mais qui peut s’avérer réductrice, car l’esprit des Lumières ne se résume pas à un dogme précis et unique. Il est polymorphe et précisément inducteur d’un esprit critique. Comme le commente l’historien Antoine Lilti dans notre dossier, « les Lumières ne sont ni une doctrine philosophique ni même un programme réformateur, mais un mouvement intellectuel polyphonique et profondément réflexif, dont les tensions et les failles sont autant d’enjeux qui accompagnent l’entrée dans le monde moderne ». (se)
- Variations sur les Lumières
- La longue marche du flambeau
- Les habits neufs de la bête
- Redéfinir l’universel
- Idées qui roulent n’amassent pas mousse
- Des Lumières ambivalentes
- Un art de vivre
Illustrations : Philippe Joisson