Espace de libertés | Décembre 2019 (n° 484)

Une année scolaire pour tout changer ?


Des idées et des mots

Au moment où une nouvelle législature s’entame en Fédération Wallonie-Bruxelles, pour le mouvement laïque, il est clair que la mission de l’école demeure avant tout de former des citoyens et des citoyennes, bien dans leur tête et dans leur corps, épanouis, prêts à voir leur avenir avec confiance et détermination et maîtrisant un certain nombre de concepts, de savoirs et de méthodes de travail. Pour ce faire, on le sait, il y a encore du travail. Et si nous souhaitons que cette exigence devienne une réalité, un bouleversement radical des habitudes sera sans nul doute nécessaire. Dans ce cadre, la lecture du livre de Céline Alvarez peut se révéler plutôt stimulante à défaut d’être spectaculairement innovante. D’autant que, comme elle, dans le cadre de la mise en œuvre du fameux Pacte pour un enseignement d’excellence, les gouvernements actuel et passé de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont axé des efforts considérables sur le développement de l’enfant dès les classes maternelles. Avec beaucoup de détails, Céline Alvarez se fait ici le témoin d’expériences menées en partenariat avec des professeurs volontaires durant une année à Bruxelles et en Wallonie. Avec des progrès qu’elle décrit comme fulgurants. Si le côté un peu plaidoyer pro domo ou le caractère légèrement « gourou moralisateur » est de nature à parfois irriter, l’ampleur des attaques subies par Céline Alvarez doit interpeller et amener le lecteur à se poser la question suivante : en quoi cette auteure dérange à ce point ? Ce qui peut avoir pour résultat de rendre sa démarche encore plus intéressante. Enfin, si cet ouvrage ne devait avoir comme seul effet que des enseignants se sentent moins seuls dans leur quotidien, ce serait déjà précieux. Reste cependant un bémol transversal à la lecture de cet essai : à force de marteler que, de façon schématique, « si on veut, on peut » – et ce, sans moyens –, l’auteure finit par donner beaucoup d’eau au moulin de tous ceux qui veulent moins d’État et faire de l’école un marché comme un autre. (bvdm)