Espace de libertés – Novembre 2015

Droit de suite

Qui se souvient de Riccardo Petrella? Il fut, dans les années 90, l’un des fers de lance de la prise de conscience des dysfonctionnements du capitalisme financier. Créateur d’un think tank appelé « Groupe de Lisbonne », il se fit connaître grâce à un essai iconoclaste intitulé Limites à la compétitivité. On imagine comment l’ouvrage fut reçu, même au sein du milieu académique de l’UCL où lui et son compère Philippe de Woot allaient connaître des lendemains difficiles.

Le voici de retour, après dix années passées au service de l’eau comme un bien commun, avec un nouvel essai intitulé Au nom de l’humanité. L’audace mondiale. Il y préconise une révolution humaniste, des changements visant les causes structurelles à la racine de la militarisation du monde, des solutions pour réduire les inégalités sociales grandissantes et les dévastations écologiques. Tous ces maux résultant d’une économie en perdition dominée par la finance spéculative. Il appelle à retrouver le sens de la vie pulvérisé sur l’autel de la survie des plus puissants et des plus riches. A priori, rien de nouveau par rapport aux écrits de Hervé Kempf ou de Pierre Larrouturou, mais s’agissant de Petrella, la garantie d’une analyse fine et sans fard et d’un engagement désintéressé pour la cause qu’il défend. Et c’est déjà beaucoup ! (yk)