Espace de libertés | Décembre 2018 (n° 474)

Des idées et des mots

Vraie liberté ou contrainte déguisée? C’est sur la question – ô combien complexe! – du choix que la commission Droits des femmes et interculturalité du Conseil des femmes francophones de Belgique (CFFB) s’est récemment penché. Avec, d’emblée, un postulat: «Nos choix, quels qu’ils soient, sont soumis à des contraintes assimilées ou extérieures auxquelles nous ne pouvons que difficilement nous soustraire.» Et une question clé: «Dans quelle mesure les choix sont davantage contraignants pour les filles que pour les garçons?» Dirigée par la présidente sortante du Conseil des femmes, la publication collective s’avère être un véritable recueil des positions de l’association sur des sujets économiques, éthiques et religieux propres à la vie des femmes: temps partiel, interruption de carrière, prostitution, GPA, IVG, stérilisation, port du foulard et mariage forcé notamment. Le CFFB estime en effet que les femmes ne sont jamais vraiment libres lorsqu’elles acceptent un job à mi-temps pour s’occuper des enfants, quand elles utilisent leur corps comme outil de travail, quand elles portent l’enfant d’une autre ou quand elles se couvrent les cheveux par tradition religieuse. Des positions sur la prostitution (atteinte à la dignité humaine, violence, exploitation) et le port du voile (aliénation de la liberté) qui ne sont pas celles défendues par tout.e.s celles et ceux qui défendent l’égalité et les droits des femmes. Mais féministes radicales, pro-sexe et islamiques sont au moins d’accord sur un point: ces situations entraînent des discriminations envers les femmes qu’il y a lieu de combattre. (ad)