Pour beaucoup d’entre nous, le niveau communal se résume souvent à l’état des voiries, l’obtention d’un permis quelconque, la file au guichet de l’état civil, la bibliothèque du quartier, l’inscription à l’école ou à la crèche, éventuellement le bal du bourgmestre… Or, la commune est le tout premier échelon de la vie politique: c’est là que les plus proches représentants des citoyens agissent – en principe – pour le bien commun. Quant aux droits fondamentaux, on pourrait penser qu’ils relèvent exclusivement d’un niveau beaucoup plus élevé («universel», dit-on). Or rien n’est moins vrai, comme l’expliquent les auteurs des Droits humains dans ma commune, deux journalistes belges chevronnés et talentueux, pour qui, justement, la commune est le laboratoire de la démocratie par excellence. Ou plutôt «devrait», car Anne-Marie Impe et Jean-Paul Marthoz ne sont évidemment pas dupes: le fait que les édiles communaux sont censés être les plus proches des citoyens n’amène pas automatiquement plus de démocratie. Comme on le sait en Belgique et ailleurs, les communes peuvent aussi être gangrénées par le népotisme, minées par le clientélisme et rongées par la corruption.
Ce livre décrit un certain nombre d’expériences locales un peu partout dans le monde. La conviction des auteurs est que ce genre d’actions citoyennes a permis, ces dernières années, de régénérer la démocratie. Face à l’actuelle remontée des extrémismes, des individualismes et des inégalités, les principes de civisme et de civilité peuvent être l’un des leviers pour «réenchanter» le monde. Et, à quelques jours des élections communales, cet ouvrage arrive donc à point nommé pour nous rappeler que les droits humains ne sont pas de lointaines et théoriques chimères. Ils commencent ici et maintenant. Parlez-en à votre bourgmestre…