En mai dernier, dans une lettre ouverte à la Première ministre d’alors, les travailleurs et les travailleuses du sexe (TDS) tentaient d’attirer l’attention sur leur sort : « Nous sommes des oublié.e.s de la crise. On ne parle jamais de nous dans les discours officiels. Pourtant, nous existons. » Deux mois plus tard, le GEES validait un protocole sanitaire de reprise pour le secteur, signé par le ministre Ducarme, pour sa mise en application. Mais, depuis fin septembre, une ordonnance du bourgmestre Philippe Close interdit l’exercice de la prostitution sur l’ensemble du territoire de la ville de Bruxelles, laissant les TDS sans possibilité d’exercer leur activité et sans revenu de substitution pour celles et ceux qui ne remplissent pas les conditions habituelles pour l’accès à l’aide sociale. Le débat sur la dépénalisation de la prostitution en Belgique n’est pas neuf et il met en avant une certaine forme d’hypocrisie. Dans ce contexte d’inégalités cumulées et de fragilité exacerbée, les TDS attendent plus que jamais un statut digne de ce nom. Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne se dit favorable à la décriminalisation de la prostitution pour les personnes majeures et la réforme du droit pénal sexuel est en marche. Des corps et des lits bientôt plus objets de délit ? (ad)
Quoi?!