Espace de libertés | Novembre 2020 (n° 493)

À Gisèle, la matrie reconnaissante !


Quoi?!

Rebelle qui a élu le droit en moyen de changer le monde, avocate engagée, Gisèle Halimi est décédée le 28 juillet dernier, après avoir consacré sa vie aux combats en faveur de l’émancipation, de la justice, de l’égalité et de la cause des femmes. Et c’est une autre injustice que celles qui réclament maintenant son entrée au Panthéon entendent réparer. En effet, ne reposent dans le célèbre bâtiment que 5 femmes pour 73 hommes. « Ce qui n’est pas le reflet de la réalité, car les femmes sont nombreuses à avoir fait l’histoire de France et tout aussi nombreuses à être restées dans l’ombre », a déclaré Claire Charlès pour l’association féministe Les Effronté.es lors d’un récent happening. Née en Tunisie d’un père d’origine berbère, d’une mère juive sépharade, Gisèle Halimi s’est révoltée dès l’enfance contre la condition des femmes, leur silence, leur invisibilité. Avocate des militants indépendantistes tunisiens et algériens, dénonçant la torture et l’arme du viol, elle lègue aux générations présentes et futures un héritage de luttes dans un monde où les conquêtes égalitaires demeurent fragiles. Elle attendait toujours, en 2020, l’avènement d’une révolution féministe dans les mœurs et les mentalités. Reposera-t-elle (en paix) au Panthéon auprès de Simone Veil ? (ad&vb)