Espace de libertés | Novembre 2020 (n° 493)

Marthe, sainte faussaire


Quoi?!

Elle aurait passé cinquante ans sans boire ni manger à l’exception d’une hostie hebdomadaire, revivant la passion du Christ tous les vendredis sur son lit de douleur. La Française Marthe Robin « a changé la vie de milliers d’individus, son rayonnement magnifique bouleverse encore », témoigne Sophie Guex, docteur en philologie et membre des Foyers de charité, l’œuvre laïque catholique inspirée par la pieuse paysanne. En 2014, le pape François a reconnu les « vertus héroïques » de Marthe Robin, sur la voie de la béatification. Et c’est un peu un pavé dans la mare d’eau bénite que jettent les éditions du Cerf en publiant à titre posthume La Fraude mystique de Marthe Robin, une enquête aux airs de polar patiemment documentée et menée sur une trentaine d’années par Conrad De Meester. Le théologien belge fait de la mystique de la Drôme une affabulatrice, ce qui n’empêche pas le moins du monde son procès en canonisation de se poursuivre à Rome. Marthe Robin est devenue aveugle. Le Vatican aussi, visiblement. (ad)