Les adeptes de l’eudémonisme se préoccupent de l’espace-temps de la vie, du bonheur ici et maintenant. Si on ne se voit plus fréquemment vanter un paradis –hélas !– définitivement perdu, ni même une ixième réincarnation qui pourrait nous guetter ou nous replonger dans d’hypothétiques vies antérieures, on reste perplexe face à l’épaisseur réelle du bonheur et le bornage éthique de notre espace-temps d’existence.
Que sera notre vie sur cette Terre qui se réchauffe, face à cette mer qui avance, à la tension mondiale dont l’acuité n’est que trop perceptible, car bien réelle? Dans le tourbillon de la mondialisation médiatique, où que se porte notre regard, on distingue des raisons de s’émouvoir, de se mobiliser pour défendre les fondamentaux indispensables à la vie en société. Au cœur de cet environnement complexe, comment se focaliser de manière opportune pour ne pas s’étioler dans l’évènementiel, se limiter à hurler avec les loups, mais apporter une pièce utile au puzzle des engagements?
Notre mobilisation au sein de ce large spectre se focalise sur un élément central, un point de convergence de l’égalité en devenir, à savoir l’éducation. Un détour en EPA (1), nouvelle substance licite, pour doper la jeunesse et poser les jalons d’un questionnement philo en commun, d’une connaissance culturo-cultuelle de chacun et de l’identification des éléments constitutifs de la citoyenneté: on se rapproche de la perspective de rationalisation de notre système éducatif et on s’écarte des logiques corporatistes et confessionnelles pour se concentrer sur l’intérêt supérieur des enfants, des élèves, des étudiants.
Et puis, au cœur de nos fondamentaux historiques, notre vigilance est titillée par les tentations de remise en cause de libertés acquises de haute lutte pour assurer la dignité de la n de vie, repousser le carcan du traditionalisme bien-pensant du cadre familial, de la liberté face à la conception.
En matière de dignité humaine, la question des migrants coincés entre réalités socio-économiques et droits de l’homme n’a pas ni de susciter les réactions exacerbées entre espoir et horreur.
Le panel des légitimes, des impérieux motifs de mobilisation est vaste, le tout étant de réussir à faire converger indignation laïque et utilité sociale.
Le chemin est long, alors restons vigilants pour éviter les impasses, minimiser les détours et garder le regard sur nos objectifs de liberté, d’égalité et de solidarité.
(1) Encadrement pédagogique alternatif.