Les médias s’apprêtent à tartiner joyeusement sur les 50 ans de Mai 68, l’esprit contestataire, la plage sous les pavés, etc. Et pourtant, en dépit du contexte qui permit aux femmes de faire valoir par la suite une série de droits, on apprend que 5.000 Françaises doivent encore se rendre tous les ans à l’étranger pour avorter. Motif: elles dépassent le délai légal de 12 semaines. L’IVG est alors à leurs frais, ainsi que le déplacement et l’hébergement. Une réalité qui n’a pas changé depuis 17 ans.
Libé relate ainsi l’expérience d’une jeune femme de 20 ans qui, parce qu’elle était dans sa quatorzième semaine de grossesse, a dû prendre la route de l’Espagne pour se faire avorter. Stress du voyage, craintes d’être accueillie dans un hôpital d’un autre âge, préjugés… Tout en définitive s’est bien passé, mais il en a coûté 700 euros non remboursés aux parents de la patiente. Tous auront appris par la même occasion qu’il n’existe pas de base législative commune européenne en matière d’avortement, conclut Libé. (av)