De mémoire d’historien, les Juifs ont toujours été les boucs émissaires cristallisant une haine allant jusqu’au meurtre. Et même au génocide. Alors qu’extérieurement, rien ne distingue un Juif d’un quidam, cette forme de racisme parfaitement fantasmatique n’en finit pas de renaître, sous des formes sans cesse renouvelées, au fil des affres de l’actualité.
L’historien Henri Deleersnijder, bien connu des lecteurs d’Espace de Libertés, s’est penché sur ce phénomène étrange, à l’occasion d’une recrudescence de l’antisémitisme constatée en marge de l’émergence de l’islamisme radical. Et de questionner: d’où vient cette haine protéiforme? Comment s’explique, quelques décennies à peine après la Shoah, son retour sur le Vieux Continent? En quoi l’antisémitisme actuel se différencie-t-il de celui qui l’a précédé? Et qu’en est-il, par ailleurs, de l’antisionisme? Dans son ouvrage Le nouvel antisémitisme, l’auteur veut stimuler la prise de conscience de la dangerosité à laquelle s’expose notre société si elle se laisse entraîner non seulement par les théories du complot et du négationnisme, mais aussi par les funestes passions de la xénophobie et du rejet de l’Autre en général.