Quels rapprochements faire entre le bouddhisme et la franc-maçonnerie ? La question pourrait paraître oiseuse. Pourtant, des êtres humains font l’expérience conjointe des deux. Il paraît même que sous nos latitudes, ils seraient assez nombreux dans ce cas mais il est assez rare que ce double cheminement soit exposé au grand jour. C’est pourtant ce qu’a fait le journaliste belge Pierre Guelff dans son dernier ouvrage. Ceux qui le suivent sur les ondes de la RTBF, où il officie comme chroniqueur, qui lisent ses papiers dans Ciné-Télé Revue ou Soir Mag ou encore qui ont lu l’un ou l’autre de ses (nombreux) livres savent de lui qu’il est un touche-à-tout. Ici, Pierre Guelff s’aventure dans un sujet très complexe dans lequel les risques de confusion sont légion. Qu’entendre en effet par « bouddhisme » alors que cette très ancienne tradition présente des visages contradictoires. Qu’il y a-t-il de commun entre les discours lénifiants d’un Océan de sagesse et les appels au meurtre lancés par des moines bouddhistes srilankais ou birmans ? De même, la franc-maçonnerie offre aussi des réalités très contrastées. De farouches athées y côtoient d’authentiques spirituels… Il n’y avait peut-être bien qu’une seule voie acceptable : celle de la subjectivité personnelle. L’auteur est tout simplement parti de quelques rencontres qu’il a faites en tant que journaliste et les a mises en regard de ce que sa longue connaissance personnelle de la réalité maçonnique lui a appris. Le résultat a un petit côté impressionniste qui déroutera peut-être celui qui voudrait connaître le fin mot de cette improbable rencontre. Pierre Guelff n’a pas la prétention d’un doctorant mais il propose tout simplement un témoignage personnel et, surtout, animé par une curiosité dont la bienveillance n’est jamais mise en défaut.