Le livre bleu au cœur brandi a beau s’ouvrir sur le sourire – comme une arme face à l’adversité et à l’injustice – d’Adriana Costa Santos, porte-parole de la Plateforme de soutien aux réfugiés, elles perlent sur nos joues au fil des pages. Des larmes bien inutiles, aux antipodes de l’action menée tous les jours par les autoproclamés « vnous », à savoir les hébergeurs/euses, les chauffeurs/euses et tou.te.s les bénévoles qui gravitent autour du parc Maximilien et de la porte d’Ulysse. Ces Perles d’accueil, ce sont tous ces témoignages qui disent l’appréhension de la première fois si vite oubliée, les liens si vite noués, les quiproquos liés à la langue, la peur du contrôle de police et de l’expulsion, le découragement face à des situations inextricables, la joie immense de la régularisation ou du passage en Angleterre… Des témoignages anonymes publiés sur Facebook et que Sandrine, « accueillante », a rassemblés sur un blog. Des histoires vécues, poignantes et drôles aussi, qui ont ensuite été sélectionnées et entrecoupées de textes de personnalités et de journalistes, elles et eux aussi engagé.e.s pour que le moins possible de « p’tits gars » passent la nuit dans le froid du parc. Des mots précieux qui nous montrent que face à l’inhumanité de la politique migratoire, face à la violence du « nettoyage », des citoyen.ne.s ont tendu la main. « Ça n’a pas été magique, ça n’a pas été étincelant, ça a juste été humain. Existe-t-il un plus bel adjectif ? », demande l’un. Et l’autre de constater : « Mais en fait, héberger, ce n’est pas toujours simple. Parce que parfois, ce n’est pas un oiseau migrateur comme les autres, c’est un sourire assorti d’une sorte de coup de foudre humain de part et d’autre. » (ad)
Des idées et des mots