« Emprisonner moins de personnes […] aurait un impact relativement faible sur le niveau de violence dans la société, tandis que les politiques alternatives et actions de prévention de la violence auraient un effet plus important pour des coûts économiques et sociaux inférieurs. » : c’est le constat dressé par une équipe de chercheurs de l’Université de Berkeley (Californie) qui ont réalisé une étude à partir de 111110 cas de personnes condamnées pour des violences (infractions sur les armes, agressions sexuelles, vols aggravés, coups et blessures, etc.) dans l’État du Michigan entre 2003 et 2006. Les résultats publiés le 13 mai dernier dans la revue scientifique américaine Nature sont sans appel : la prison ne servirait à rien en matière de prévention de la violence, que ce soit au travers de l’effet de dissuasion ou de la fonction de réinsertion qui lui sont assignés… en théorie. Alter Échos a récemment pointé le fait qu’en Belgique, le taux de suicide en prison est huit fois supérieur à celui enregistré dans la population. Mais les visées expansionnistes de la politique carcérale actuelle ne laissent planer aucun doute quant à l’absence de remise en cause du « tout à la prison » et de ses effets délétères sur les personnes détenues et sur leurs proches. Décriminaliser, dépénaliser, désincarcérer : pour ouvrir les portes des prisons, il faudrait d’abord ouvrir les yeux.
Quoi?!