Espace de libertés – Mai 2016

Droit de suite

Le 6 avril dernier, Beate et Serge Klarsfeld ont pris la parole devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. En association avec Avocats sans frontières et d’autres associations, ils ont en effet intenté une action contre le polémiste Alain Soral qui avait publié, sur sa page Facebook, leur portrait ainsi sous-titré: «Voilà ce qui arrive quand on ne finit pas le boulot…» Pourquoi? Parce qu’en mai 2015, le président allemand remettait au couple franco-allemand l’ordre du Mérite, décoration suprême, pour leur traque des criminels nazis et leur lutte contre l’antisémitisme.

Selon Alain Soral, il aurait donc mieux valu que ceux qu’il appelle les «persécuteurs de vieux nazis» soient exterminés au cours de la «solution finale». Ce faisant, il regrette que des Juifs aient survécu –des dizaines d’enfants de déportés étaient présents à l’audience–, mais aussi que tous les opposants aux nazis n’aient pas subi le même sort, à l’instar de Beate Klarsfeld, Allemande et non juive.

Déjà sous le coup de nombreuses condamnations pour injures racistes, Alain Bonnet de Soral, absent lors de l’audience, est cette fois accusé d’apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La procureure a requis trois mois de prison avec sursis. Prononcé le 14 juin 2016. (sl)