Espace de libertés – Mai 2016

Je suis rital et je le reste


Droit de suite

On a célébré récemment les 50 ans de l’immigration turque et marocaine en Belgique. Mais on oublie parfois que cette dernière fut précédée de 20 ans par une immigration italienne. L’évocation de cet afflux de travailleurs venus ruiner leur santé à gagner leur vie dans nos mines prend tout son sens alors que, le 8 août de cette année, on déplorera le soixantième anniversaire de la catastrophe minière du bois du Cazier, à Marcinelle. Deux cent soixante-deux mineurs y perdirent la vie, italiens pour la plupart. Les responsables n’ont jamais été inquiétés… Fera-t-on enfin le procès de cet épisode noir de l’histoire industrielle belge?

Un ouvrage dirigé par Anne Morelli, que vient de publier Couleurs Livres, revient sur les 70 années d’immigration italienne, ajoutant à l’histoire déjà écrite quelques aspects encore peu étudiés, comme la deuxième vague arrivée dans les années 60 et 70 avec ses motivations particulières et ses ancrages spécifiques. De même, on ne s’était pas encore penché sérieusement sur les particularités du comportement linguistique, culturel, social et politique de cette population.

C’est à présent chose faite grâce à ce volume réalisé avec toute la rigueur scientifique qui sied à une telle brochette de chercheurs universitaires gravitant essentiellement autour de l’ULB. (yk)