Recueil des allocutions présentées lors du dernier colloque annuel de l’Association belge des athées, ce dernier opus des « Études athées » est consacré aux thématiques de la fin de vie et de la mort. La peur du néant et l’espoir d’une vie éternelle ont longtemps constitué le fonds de commerce des religions. De nos jours, « la mort sans Dieu » n’est plus seulement l’apanage des athées. L’au-delà ne fait en effet plus autant recette parmi les Belges qui se déclarent croyants, comme le pointe Patrice Dartevelle dans ses propos liminaires. Le processus d’occultation de la mort ainsi que les mutations dans les pratiques funéraires au sein de nos sociétés sécularisées y sont également rappelés. Un effacement qui transparaît jusque dans le vocabulaire usité, les très administratifs « décès » et « décéder » faisant aujourd’hui florès. Dans une première contribution, Lambros Couloubaritsis invite le lecteur à une réflexion philosophique au départ de la célèbre citation de Níkos Kazantzaki : « Je n’ai peur de rien, je n’espère rien, je suis un homme libre », suggérant qu’il s’agit plutôt de ne pas craindre d’amenuiser les douleurs et les souffrances sur notre planète dans l’espoir de contribuer à la solidarité, à la fraternité et à la jouissance de chacun dans le laps de temps d’une vie. Ainsi, la mort s’est extirpée de la religion et l’individu se l’est réappropriée. Depuis 2002, la mort digne, l’euthanasie, est d’ailleurs un choix possible en Belgique. Dans leur contribution respective, Andrée Poquet décrit le rôle du conseiller laïque dans l’accompagnement de fin de vie et François Damas aborde les différents aspects de la relation médecin-malade. Pour finir, Christoph De Spiegeleer brosse l’histoire des funérailles civiles intimement liées à l’apparition du mouvement de libre pensée en Belgique au xix^e siècle. Jacky Legge expose quant à lui la symbolique et l’expression par les libres penseurs et les athées de leurs convictions philosophiques dans nos cimetières. (ac)