« Papa fume la pipe. Maman prépare le repas. » Ce genre de phrases ultrastéréotypées sont encore légion dans les livres qui circulent dans le milieu scolaire. Utilisés comme support didactique par les élèves, les manuels influencent aussi leurs idées sur le monde qui les entoure et participent à la construction de leur identité. Cependant, espérer d’eux qu’ils soient moins sexistes, ce n’est pas pour demain. En Belgique, on vient de faire deux pas en avant, trois pas en arrière. C’est le Conseil des femmes francophones de Belgique (CFFB), après analyse de l’avant-décret relatif à l’acquisition de manuels scolaires, de ressources numériques, d’outils pédagogiques et de livres de littérature au sein des établissements scolaires qui tire la sonnette d’alarme. Moustique nous le rappelle, « les manuels scolaires bénéficiaient jusqu’ici d’un système d’agréments qui permettait de donner une indication qualitative. On avait ajouté des critères d’égalité de genre. Les écoles qui passaient par ce système d’agréments avaient droit à des subsides. » Mais, s’offusque le CFFB, « en dépit du décret sur le gender mainstreaming qui recommande la prise en compte du genre dans toutes les politiques […], pour des raisons de simplification administrative et pour encourager l’autonomie des établissements scolaires, on supprime l’agrément et on introduit une charte qui n’a aucun caractère obligatoire. » Peu de chance que maman quitte ses fourneaux, sur le papier du moins.
Quoi?!