Monseigneur Léonard s’en serait allé. En réalité, il est toujours là. Il se dit dans les couloirs du Vatican que son remplacement n’est pas une priorité pour le pape François, que le Saint-Père a d’autres paroissiens à fouetter. Après tout, le retraité Léonard n’est plus réellement nuisible. Aucune date limite n’est d’ailleurs prévue pour la nomination de son successeur.

Deux hommes font toutefois figure de favoris à la primature de Belgique: Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers, et Mgr Jozef De Kesel, évêque de Bruges. Johan Bonny passe pour progressiste. En septembre 2014, c’est lui qui avait adressé une lettre au Vatican, peu avant le synode sur la famille, afin de recommander à l’Église catholique de quitter son attitude « défensive » envers l’accueil des homosexuels. Il avait ensuite plaidé pour une reconnaissance ecclésiastique des relations bi- et homosexuelles. Johan Bonny a au moins un allié théorique: Mgr Jean-Pierre Delville, l’évêque de Liège, qui a affirmé en mai dernier que l’Église allait « vers une meilleure reconnaissance de l’homosexualité » et que « la position des prêtres est plus difficile concernant le mariage sacramentel car on ne célèbre pas d’union homosexuelle dans l’Église ». Jean-Pierre Delville, qui est un opposant à l’euthanasie des mineurs, fait figure d’outsider dans la course à la primature. (map)