C’est un rafraichissant ouvrage que nous livrent Nadia Geerts et Sam Touzani: Je pense, donc je dis? La liberté d’expression à l’usage des jeunes (La Renaissance du Livre). Dans la foulée des attentats de Paris en janvier dernier, et plus particulièrement de l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo, ils reposent, comme d’autres l’ont fait par ailleurs, la question des limites (?) de la liberté d’expression dans un jeu de questions et réponses avec des jeunes de 12 à 18 ans. Ils s’appellent Adil, Alix, Ambre, Anahita, Anton, Clara, Coline, Dylan, Élisa, Émilie, Jeanne, Kelly, Léo, Lukas, Massimo, Mégane, Mélissa, Sarah, Shirine et Sophie. Leurs questions sont à la fois naïves et pertinentes, ce qui en fait tout l’intérêt. Les adultes que nous sommes sont souvent par trop désenchantés pour aborder les choses de façon aussi directe. Les réponses de nos deux auteurs vont dans le même sens, appelant les choses par leur nom en évitant de prendre les enfants pour des ânes.

Rien n’oblige à lire cet ouvrage de la page 1 à la page 190. On peut l’aborder par sujet, puisqu’il est structuré comme tel en dix chapitres: l’antiracisme, l’athéisme, le vivre ensemble, l’autocensure, le rire, l’imagination, la liberté, le blasphème, l’identité et le sacré. Un éventail assez large que pour aborder l’ensemble des problématiques qui font aujourd’hui débat dès lors que le fanatisme religieux et le terrorisme sont associés et tentent de saper les fondements de notre État de droit. Un livre à laisser traîner sur toutes les tables, à l’école comme à la maison. Sans tabous, sans faux-semblants, sans complaisance. Utile, tout simplement.