Espace de libertés | Septembre 2014 (n° 431)

Un grand laïque dans les étoiles


Droit de suite

André Koeckelenbergh nous a quittés le 23 juin 2014 à l’âge de 85 ans. Il était docteur en physique et chargé de cours d’astronomie à l’Université libre de Bruxelles et astronome à l’Observatoire royal de Belgique. Toute sa vie, il s’est préoccupé d’ouvrir les portes d’Uranie aux jeunes générations; à l’Université bien sûr, où il a formé plusieurs astronomes de grande qualité dont certains sont mondialement connus comme Frédéric Clette et Alain Jorissen, mais aussi à la Ville de Bruxelles, où il a tenu à bout de bras les cours publics d’astronomie. André Koeckelenbergh était un homme de conviction. Militant ocialiste dès l’adolescence, il quitta le PS avec Ernest Glinne, déçu et même révolté par l’évolution du parti vers le néolibéralisme et profondément choqué par les procès pour corruption qui l’éclaboussèrent. Passé chez Écolo, il garda ses profondes convictions socialistes ancrées jusqu’à la fin de sa vie. Ernest Glinne et André Koeckelenbergh, parce qu’ils étaient internationalistes, étaient aussi des Fédéralistes européens dans la mouvance d’Altiero Spinelli, tout en se méfiant de l’évolution néolibérale des institutions européennes. Imprégné du libre examen, athée, chaud partisan de la laïcité, Koeckelenbergh faisait preuve d’une très large ouverture d’esprit, se plaisant à dialoguer et à débattre avec des personnes d’autres convictions politiques, philosophiques et religieuses. S’il était homme d’action et de réflexion, s’il transmettait par vocation le savoir avec talent, il savait aussi écouter l’Autre. (D’après Pierre Verhas)