Espace de libertés | Septembre 2014 (n° 431)

Édito

Nous avons rêvé de l’école comme espace de formation citoyenne… de transmission des valeurs et connaissances qui initient à la liberté, l’autonomie, l’universalité et au développement de l’esprit critique…

Nous avons rêvé qu’il n’existait plus d’inégalités ni de ségrégation basée sur les différences convictionnelles…, rêvé d’un réseau d’enseignement public, pluraliste, fort et efficace…, d’une refonte complète des programmes scolaires incluant des matières actuelles telles que l’écologie, l’économie, la diététique, la philosophie, les droits et les devoirs…

Les engagements électoraux ont conforté ce rêve. La volonté affichée par les candidats annonçait sa réalisation. À l’aurore nouvelle, je guette l’horizon pour en discerner les prémices.

Et voici qu’apparaît, compromis du ciel et de la terre, une brume, un nuage, que dis-je, un phylactère au titre prometteur de « pacte pour un enseignement d’excellence ». L’amorce d’une refonte des programmes, à coup sûr !

Que se dessine, sur fond de nébulosités, une « concertation et responsabilisation des acteurs pour affronter les défis communs ». À l’évidence, l’annonce de l’unification des réseaux !

Voici qu’émerge le parfum prometteur des « expériences pilotes proposant des repas de qualité nutritionnelle à base de produits locaux, à prix modeste ». Enfin, un intérêt pour la santé, le bien-être et l’égalité des élèves !

Voici, dans cette brise annonciatrice de temps clair, le contour d’une intention, celle de « garantir l’égalité des chances devant le savoir ». À n’en pas douter, la promesse d’une véritable gratuité de l’enseignement !

Plus loin encore, l’évocation mystérieuse de « sensibiliser les élèves aux stéréotypes de genre associés aux filières d’études ». C’est clairement la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, sexuelle et affective !

Premier éclair de chaleur : « Les marges budgétaires seront très étroites. » C’est évidemment l’annonce que l’école sera financée avec la volonté de réussir les réformes attendues !

Rêve, utopie, volonté ? Le CAL et ses associations constitutives sont prêts. Prêts à s’investir pleinement dans l’école du futur.

L’avenir de l’enseignement, de notre jeunesse, de la société, dépend de l’énergie, des idées et des moyens que nous consacrerons à cette construction.

Nos forces vives sont à la disposition de ce gouvernement pour hâter le processus annoncé qui ne devra souffrir d’aucun retard.