À Haren, au nord de Bruxelles, la construction du « village carcéral » a pris du retard à cause de la pandémie, mais les ouvriers mettront les bouchées doubles pour une livraison clé sur porte avant l’été 2022. Des frais de rattrapage qui viendront s’ajouter aux coûts déjà faramineux de la mégaprison. Comme le rappelle Laurence Wauters dans Le Soir, la prison, bâtie sur un terrain à 53 millions d’euros « fait l’objet d’un énorme contrat “DBFM” » (Design, Build, Finance and Maintain) : le consortium privé se verra allouer 40,2 millions d’euros par an jusqu’en 2047, soit un milliard d’euros ». C’est déjà à force d’insistance que le fameux contrat qui lie l’État au consortium a été mis à disposition des députés fédéraux en mai 2019. Et en dehors de cette info, tous les autres chiffres avaient été rendus illisibles au nom de la loi de 1994 qui « permet de rejeter les demandes de consultation de documents administratifs d’une autorité fédérale lorsque l’intérêt de la publicité ne l’emporte pas, entre autres, sur la protection de la sécurité de la population du pays ». Motus donc, la sécurité l’emportant sur la transparence. Quid du coût de l’actuelle accélération des travaux ? À la nouvelle question parlementaire, la réponse du porte-parole du secrétaire d’État chargé de la Régie des bâtiments est la même. Chacun son métier et les secrets seront bien gardés. (ad)
Quoi?!