Espace de libertés | Avril 2021 (n° 498)

Toute humaine, rien qu’humaine


Quoi?!

En Belgique, la sécularisation croissante de la société n’a nullement entraîné une réduction du contentieux en matière religieuse. C’est ce que relève Stéphanie Wattier de l’Université de Namur dans une analyse publiée par l’Observatoire des religions et de la laïcité (ULB). Selon l’experte en droit et religions, « la spécificité belge réside dans un déplacement des tensions qui existaient entre catholiques et laïques dès l’indépendance en 1830 vers des problématiques nouvelles, liées à plusieurs facteurs parmi lesquels : l’augmentation du nombre de croyants de confession musulmane et les législations les impactant spécifiquement (dont le port du voile) ; les problématiques bioéthiques (comme la question de l’allongement du délai pour une IVG confrontée à certaines réticences, entre autres, religieuses) [et] l’influence de la jurisprudence européenne ». Depuis 1993, nombre d’arrêts – toutes convictions confondues – ont marqué la jurisprudence belge. Le prochain sera rendu par le tribunal correctionnel de Gand, amené à se prononcer sur la responsabilité morale des Témoins de Jéhovah. Un jugement qui ne sera certainement pas le dernier. (ad)