Depuis un an, le « monde d’après » résonne comme une promesse, une sorte d’eldorado au bout du chemin harassant de la pandémie. Ça, c’était au début. Lorsqu’il fallait, peut-être par résilience, se trouver un horizon, des perspectives, si possible optimistes. Parce que pour celles et ceux qui n’en avaient pas encore conscience, le « monde d’avant » n’était pas forcément jojo non plus aux yeux de tous. Mais c’était sans compter sur cette temporalité. Longue, si longue ! Sur ce sentiment de privation, aussi, qui nous étrangle, brouille notre cerveau, nos émotions, notre appétit de vivre. Alors, d’aucuns ont commencé à regretter ce « monde d’avant », tellement plus fun, où terrasses, restaurants, salles de concert, voyages nous emmenaient vers d’autres mondes, plus plaisants que le présent. Mais une fois ces secteurs rouverts, une fois nos libertés retrouvées, serons-nous pour autant comblés ? Ne manquera-t-il pas ce « monde d’après » dans lequel nous voyions une lueur d’évolution, de réparation de ce qui dysfonctionne, et qui aboutit aussi sur un avenir bouché ? Dans ce dossier, nous donnons la parole à différents penseurs de l’état du monde et de ce qu’il pourrait advenir. Sans jouer aux futurologues, ils dressent des pistes laissant envisager le changement, la construction d’une société qui s’articulerait autour de projets communs permettant de (re)donner un sens à nos vies. Programme ambitieux, je vous l’accorde ! (se)
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- Le discours médiatique crée un présent prison
- Raviver le sentiment d’appartenance à l’humanité
- L’indispensable voie féministe du renouveau démocratique
- La Sécurité sociale, un besoin vital
- Des droits lourdement atteints par le virus
- Les conditions d’une nouvelle approche de notre environnement
- Pour une gouvernance polycentrique (Benjamin Coriat)
- Et si on enseignait le futur à l’école ?
- Sortir de l’analphabétisme éclairé (Marina Garcés)
Illustrations : Tanguy Maerten