C’est par ces mots que Donald Trump a donc clôturé son serment constitutionnel de président des États-Unis d’Amérique prêté sur deux bibles, la sienne propre et celle d’Abraham Lincoln.
Certains mauvais esprits se sont demandés s’il arrivait vraiment au nouveau président de lire la Bible… Ce qui est sûr, c’est qu’il a été longtemps fidèle d’une église protestante installée sur la très chic 5e Avenue à New York et qu’il a été profondément imprégné par la pensée du pasteur presbytérien Norman Vincent Peale, auteur du best-seller The Power of Positive Thinking, publié en 1952 et vendu à des millions d’exemplaires. Dans ce livre, qui est un curieux mélange de théologie à la petite semaine et de recettes de développement personnel, le pasteur Peale édicte ses propres commandements dont le premier est « Croyez-en vous-même! ». Un adage appliqué à la lettre par le nouvel occupant de la Maison-Blanche.
Le jour de son « inauguration », Donald Trump était flanqué du cardinal-archevêque catholique de New York, de plusieurs pasteurs protestants et d’un rabbin. Par contre, pas d’imam, ni de représentant athée, agnostique, bouddhiste, hindou, sikh ou d’autres dénominations exotiques… Le ton est-il donné? Le surlendemain, il signait un décret interdisant le financement public d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Les associations « Pro Life » l’en ont immédiatement félicité. « Il s’agit d’une étape cruciale sur la voie pour rendre sa grandeur à l’Amérique », a jugé le président de l’organisation conservatrice Family Research Council… Le ton est donné!
Cependant, de nombreux religieux de tous bords n’ont pas été avares de critiques quant au soutien de leur Église à Donald Trump et, par exemple, on a vu de très nombreux chrétiens de gauche participer activement aux manifestations gigantesques qui ont eu lieu le lendemain de l’investiture. Quant aux responsables de la cathédrale nationale, ils ont prudemment choisi de cultiver l’ambiguïté en expliquant que « la cérémonie religieuse [du samedi 21 janvier] permettra à notre président de […] méditer sur l’incroyable responsabilité qui lui est confiée […] ».
On n’aurait pas pu mieux dire.