En tant qu’organisation non gouvernementale spécialisée dans les soins de santé primaires, Memisa lutte contre la mortalité maternelle dans les pays du Sud, en lien avec l’engagement pris par la communauté internationale à travers le cinquième Objectif du millénaire pour le développement. L’échéance approche, des efforts ont été fournis, mais le combat continue.
Comme on le sait, les dirigeants de 189 pays parmi lesquels les plus grands leaders mondiaux ont signé très solennellement une déclaration»Éliminer la pauvreté dans le monde d’ici à 2015» à travers les fameux huit Objectifs du millénaire. Les objectifs 4, 5 et 6 concernaient surtout les soins de santé.
La réduction de la mortalité des enfants de deux tiers et de la mortalité maternelle de trois quarts comme objectifs et comme engagements ont été mises en avant. Un rapport détaillé, publié récemment par 11.11.11, nous donne une vue de l’état de la situation, alors que nous sommes proches de l’échéance. Pour la mortalité des enfants, le rapport (1) note qu’un progrès a été enregistré mais il n’est pas suffisant pour atteindre l’objectif. C’est ainsi qu’il y a encore 6,6 millions d’enfants qui meurent avant leur cinquième anniversaire, dont 81% en Afrique subsaharienne et en Asie. Les nouveau-nés représentent à présent près de la moitié (44%) des décès d’enfants de moins de 5 ans.
Décès en couches
En ce qui concerne la mortalité maternelle, un certain progrès a été enregistré. En 1990, le nombre de décès était de 380 mamans sur 100.000 naissances et, en 2013, il n’était plus que de 210 (2). Ce qui signifie environ une réduction de moitié de la mortalité maternelle, preuve qu’un changement est possible. Mais Memisa souhaite encore faire baisser ce chiffre et ainsi améliorer le sort de toutes les mamans du Sud, et ainsi donner de meilleures perspectives aux générations futures.
Depuis de nombreuses années, et encore actuellement, Memisa cherche à traduire en termes concrets son engagement solidaire en essayant d’améliorer l’accès à des soins de santé de base et de qualité, en particulier aux communautés les plus défavorisées du Sud.
L’accès aux soins, même dans les coins les plus reculés
À cette fin, Memisa apporte son soutien à un grand nombre de médecins, de sages-femmes et infirmiers/ères qui veulent s’investir dans l’apport des soins médicaux à leurs populations. Ils le font souvent avec dévouement, mais sans les ressources nécessaires. Pour y remédier, Memisa soutient les districts de santé dans plusieurs pays du Sud, et en particulier en Afrique centrale. Dans un district (superficie d’environ une province belge et avec une population de 100.000 à 300.000 habitants), l’ONG tente d’organiser le service médical dans une perspective à long terme, de sorte que chacun puisse y faire appel, aussi dans les coins les plus reculés. Memisa prend en considération le fait que dans de nombreux districts, il n’y a qu’un ou deux médecins qui y travaillent, que les problèmes de transport sont énormes et que l’on ne peut demander qu’une contribution financière limitée à la population. La grande majorité des soins est assurée principalement par des infirmiers/ères qualifié(e)s et constamment recyclé(e)s qui se chargent des «soins de santé primaires» dans des centres de santé ruraux dispersés. Pour 80 à 90% des maladies (la plupart étant des cas de paludisme, d’infections des voies respiratoires, de diarrhée, etc.), cela est suffisant. Là où cela est nécessaire (en cas de pathologie incertaine, de complications, de fractures, etc.), le patient est confié à l’hôpital central du district où tous les services, l’hospitalisation et le suivi peuvent être pris en charge par un médecin. De cette manière, la qualité des soins prodigués est assurée et l’utilisation des médicaments et du matériel médical est réalisée de façon rationnelle. Dans le même temps, une attention est portée sur des aspects spécifiques, comme la prévention de certaines maladies et la promotion d’une meilleure hygiène, d’une alimentation équilibrée, etc.
Avant, pendant et après l’accouchement
La grande majorité des décès maternels pourrait être évitée par un accompagnement approprié et un suivi pendant la grossesse, mais également par la supervision des accouchements.
L’un des éléments clés de ces programmes de santé est celui des «soins à la mère et à l’enfant», où la lutte contre la mortalité maternelle est évidemment un défi crucial. Or, la grande majorité des décès maternels pourrait être évitée par un accompagnement approprié et un suivi pendant la grossesse, mais également par la supervision des accouchements par un personnel médical dans des conditions de soins et d’hygiène correctes. C’est précisément pour cela que Memisa s’investit de plusieurs façons complémentaires dans la lutte contre cette injustice. Les centres de santé et hôpitaux inclus dans le programme reçoivent le matériel médical nécessaire et les médicaments adéquats. Si nécessaire, les bâtiments sont rénovés, de nouvelles maternités sont construites et la formation continue du personnel est assurée. Les sages-femmes traditionnelles y sont impliquées autant que possible. Dans les centres, les femmes enceintes sont invitées à venir régulièrement à la consultation prénatale, pour un bon suivi de la grossesse et la fourniture de vaccins et de médicaments supplémentaires. Si un accouchement à risque se présente, la femme est référée au bon moment à l’hôpital central ou à une maternité bien équipée pour y attendre son accouchement. En cas de souffrance fœtale ou de danger immédiat, une femme peut être transférée par ambulance à l’hôpital. Et en raison des routes parfois impraticables, certains districts utilisent même la moto-ambulance.
En conclusion, le programme de Memisa vise à permettre à autant de femmes que possible de mettre au monde leurs enfants dans les meilleures conditions. Des consultations régulières et l’accouchement dans un centre de santé, une maternité ou un hôpital peuvent faire la différence. Quant aux Objectifs du millénaire, les dirigeants mondiaux se réuniront durant l’année 2015 pour préparer la suite en vue d’un « développement durable » (3). En attendant, Memisa continue son travail quotidien avec les professionnels locaux de la santé.
« J’veux ma maman… »: Nom de la campagne de sensibilisation à la mortalité maternelle lancée en 2012 par Memisa.
(1) «De Millenniumdoelstellingen, resultaten en lessen voor de toekomst», mis en ligne sur www.action2015.be.
(2) «Goal 5: improve maternal health», sur www.un.org/millenniumgoals.
(3) «2015 is the Time for Global Action», sur www.un.org/sustainabledevelopment.