Pour sa troisième édition, le festival Résonances invite le public à s’imprégner d’œuvres qui font résonner l’art avec l’actu. Une vitrine des préoccupations de la jeunesse actuelle qui s’exprime via différentes formes artistiques.
Les 18, 19 et 20 mai, l’espace culturel LaVallée à Molenbeek accueillera, pour sa troisième édition, le festival Résonnances. Un événement qui rassemble à la fois la jeunesse bruxelloise autour de projets artistiques liées à l’actualité mais aussi les écoles, les foyers de jeunes et les associations locales. De la photographie, à la projection cinéma en passant par les arts circaciens, la danse et l’art plastique, le public aura l’occasion de témoigner de l’engagement citoyen de la jeunesse. Au total, une quarantaine d’œuvres, toute discipline confondue, sera à disposition des curieux, des engagés et des amateurs d’art en tout genre.
«L’idée d’un festival s’est formulée un peu par hasard. Nous voulions nous exprimer en tant que citoyen. Nous avons proposé aux étudiants de notre école de créer pour se positionner, puis auprès d’autres écoles d’art. C’est parce que notre appel a eu autant de succès qu’on s’est décidé à lancer cet événement. Mais pour montrer au plus grand nombre toutes les idées de productions proposées, il nous fallait un lieu. Nous ne voulions pas rester dans le centre de Bruxelles. Il s’y passe assez d’événements artistiques et culturels», nous confie Anna, co-organisatrice du festival.
Un an après l’attaque de Paris en 2015, Bruxelles a tremblé à son tour. Un acte terroriste qui a eu des conséquences néfastes sur des quartiers entiers et leurs habitants. Bruxelles est salie, traitée de «trou à rat»outre-mer et plus particulièrement, Molenbeek. «Pierre Pevé, coordinateur de LaVallée, à Molenbeek, nous a proposé d’accueillir le festival. Nous avons tout de suite sauté sur l’occasion. C’est au cœur de quartiers comme ceux de cette commune qu’il faut faciliter la rencontre entre personnes de différents milieux et montrer ce qui s’y passe pour déconstruire les idées reçues et combattre les amalgames véhiculés dans certains médias.»
Se décentrer pour s’engager
Le premier appel à candidature lancé en décembre 2017 a rencontré un franc succès avec des projets très divers et venant de plusieurs écoles d’art, de jeunes diplômés ou encore de simples amateurs. «Il n’y a pas de conditions. C’est totalement libre!»Anna, la co-organisatrice du festival, insiste sur l’absence de critère ou presque. Que les messages soient de gauche, de droite, voire (étonnamment) d’extrême droite, tous sont recevables dès lors qu’il traite un sujet d’actualité, à caractère sociétal et, «idéalement, qu’il suscite le débat». Une œuvre collective et citoyenne mettant à l’honneur des thématiques comme l’immigration, les droits des femmes, le développement durable, etc.
L’édition 2017 avait déjà rassemblé 1500 personnes sur les deux journées de festivités. Un succès que Anna, Clara, Julie et Victoire, les quatre étudiantes de l’INSAS à l’initiative du projet, espèrent réitérer.
Le festival se veut un espace de rencontres artistiques mais également un lieu de débats citoyens. «Le fait d’organiser l’événement à Molenbeek nous permet de collaborer avec d’autres associations locales et faire rencontrer des univers artistiques à des publics de tous horizons. Des publics qui ne se seraient jamais rencontrés si ce n’est à travers l’art. Les étudiants en art, toujours confinés dans leurs univers, ont l’occasion de sortir de leurs zones traditionnelles et de dépasser d’autres frontières», enchérit Anna.
Une résonnance mondiale?
Pour Anna et son équipe, les objectifs sont clairs:donner la parole, à travers l’art sous toutes ses formes, pour transmettre un message fort et citoyen. Le but n’est pas d’organiser une rencontre internationale, même si le festival pourrait résonner ailleurs. «Nous n’avons aucune envie d’en faire une grosse production, avec davantage de moyens. Le festival s’organise sur un budget de 3000 euros. Nous tenons à être transparentes sur ce point. Ce festival existe essentiellement grâce au travail de bénévoles qui croient au projet. Notre volonté est d’écrire une charte, qui pourra être reprise par d’autres étudiants, d’autres pays et que le festival résonne partout dans le monde.»Résonances, mené par les nouvelles générations en quête d’une société plus solidaire et humaine, permet à celles et ceux qui ressentent le besoin et l’envie de poser un regard sur l’actualité et de l’exposer librement. Un transfert d’énergie artistique et poétique en somme.