L’accord politique intervenu fin mars au Parlement flamand a ravivé les craintes les plus vives des communautés juive et musulmane à propos de la question de l’abattage rituel. Le ministre flamand Ben Weyts (N-VA) s’est fait fort de maintenir son objectif d’interdire l’abattage d’animaux sans étourdissement dès 2019. Simultanément, le Parlement wallon examinait une proposition de décret allant dans le même sens et le ministre Carlo Di Antonio (cdH) annonçait un calendrier serré pour régler cette question en visant l’interdiction lui aussi.
L’Exécutif des musulmans de Belgique n’est certes pas ravi mais a déclaré être ouvert au « dialogue avec les autorités publiques pour parvenir à une solution respectueuse à la fois du bien-être animal et des libertés religieuses des citoyens musulmans« . En fin de compte, la réaction la plus vive a été celle de la communauté juive qui, notamment par la voix du président du Consistoire central israélite de Belgique, a estimé que ces projets provoquaient « une crise sans précédent, la plus grave même depuis la Seconde Guerre mondiale« .
D’après des statistiques de 2014, l’abattage rituel en Wallonie concernait 6,35 % des bovins et 35,8 % des ovins. Selon le député Olivier Arens (cdH), co-auteur avec Christine Defraigne (MR) d’une proposition de décret actuellement en débat au parlement wallon, « aucune conviction religieuse ne doit primer sur la volonté de la majorité de la population d’éviter la souffrance animale« .