Espace de libertés – Mai 2017

Une vitrine positive des quartiers populaires bruxellois


Arts
À la fin du mois, le Festival populaire de BXL ouvrira ses portes pour sa 2e édition. L’objectif est simple: montrer une image positive des quartiers populaires de la ville qui n’ont pas toujours bonne presse. C’est un événement inédit qui se veut fédérateur de tous les Bruxellois et de leurs amis.

Arno, enfant terrible de Bruxelles, décrit sa ville comme « Een stad in een klein land avec un grand esprit ». C’est dans cet esprit que le Festival populaire de BXL s’est construit. Un esprit et une vision où la cohésion sociale et la richesse culturelle sont les maîtres-mots. Et c’est au cœur des quartiers populaires de la ville que le public retrouve ces valeurs essentielles et propres à Bruxelles. Pour l’occasion, Arno lance son nouveau clip et dédicace une nouvelle version de « Brussels » au festival.

Soumaya Mettioui, directrice de l’Université populaire d’Anderlecht, précise les enjeux de cet événement: « Nous souhaitons faire se rencontrer et dialoguer des publics souvent cloisonnés dans un territoire, à la fois géographique et subjectif, où l’autre n’est plus perçu comme une ressource, mais comme une différence indépassable, pour valoriser le patrimoine et la mixité culturelle de Bruxelles ». Et ajoute: « On ne cesse d’entendre parler des problèmes de drogues, de délinquance, de chômage dans les quartiers populaires alors qu’il s’y passe tellement de belles choses avec des personnes incroyables et riches de leurs expériences et savoirs qu’ils partagent volontiers. Ce sont toutes ces richesses dont on ne parle jamais en nommant les quartiers populaires que nous avons voulu mettre en avant grâce au Festival. »

« Een klein festival » avec de grandes ambitions

La 1re édition du Festival populaire de BXL a eu lieu l’année passée, en 2016, au sein de l’Université populaire d’Anderlecht (UPA). Face au franc succès de cette édition, l’équipe de l’UPA décide de réitérer l’événement « en plus grand » et fait appel à ses partenaires actuels (l’Ancienne Belgique, le Pianofabriek et l’Espace Magh) pour accueillir cette nouvelle édition. C’est donc dans trois communes bruxelloises (Anderlecht, Bruxelles ville et Saint- Gilles), et dans des lieux culturels renommés, que le Festival populaire de BXL prend place. Aujourd’hui, l’événement fédère déjà 33 structures institutionnelles et associatives. « Le projet, sur le long terme, est de s’étendre sur toute la région bruxelloise, dans chacun de ses quartiers populaires. Le Festival populaire de BXL a pour vocation d’être une vitrine festive et positive de ces quartiers. D’ici 3 ou 4 ans, nous espérons qu’il atteigne cet objectif et devienne le festival populaire de tous les Bruxellois et amis de Bruxelles », explique Soumaya Mettioui.

Montrer les mille facettes de Bruxelles

Le partenariat entre l’Université populaire d’Anderlecht, l’Ancienne Belgique, le Pianofabriek et l’Espace Magh a permis la conception d’une programmation proposant un riche panel de disciplines artistiques: huit concerts, deux fanfares, trois pièces de théâtre, six expositions, deux séances de projections cinéma, une conférence slamée, trois spectacles de rue et plusieurs workshops. Dans cette vision pluraliste, le festival présente également l’un de ses projets phares: l’Orchestre populaire de BXL. « Un orchestre éphémère composé d’artistes amateurs et professionnels. Une vitrine musicale vivante, donnant à entendre ce que Bruxelles a à offrir comme sons, vibrant à chaque coin de rue et au cœur de chaque quartier. L’Orchestre populaire de BXL, c’est Bruxelles dans toute sa force et sa beauté, dans toute sa multitude d’origines et de mixité possibles, dans toutes ses traditions et sa modernité. »

Parce que la capitale belge et belle dans sa diversité culturelle. © Université populaire d'Anderlecht

Mixer les publics

Bruxelles est cosmopolite. Le défi que s’est lancé ce nouveau festival est de mélanger et de se faire rencontrer les publics d’horizons totalement différents mais qui ont tous Bruxelles comme port d’attache. « C’est par l’art, la qualité et la beauté des productions, la richesse de la programmation et l’accès libre à tout cela qu’on espère atteindre cet objectif de véritable mixité sociale et culturelle pour en n reconnaître les quartiers populaires comme ils sont dans leur ensemble. » Le Festival populaire de BXL montre la ville comme elle est, sans artifices, avec l’authenticité de ses quartiers qui fait de Bruxelles, « notre belle ».