Espace de libertés – Mai 2017

Les « Sorcières » reprennent du balai


Droit de suite

« Nous, Sorcières, avons hérité des pires et des meilleures. Nous, Sorcières, nous sommes emparées de ce qui nous était dû et su et pu et tu. Nous, Sorcières, avons fabriqué des espaces de papiers et d’écran à la gloire de La Monstre. La revue autoproduite célèbre ce qui est aujourd’hui, venant d’hier et de demain, déjà. La revue #25 de Sorcières. Les femmes vivent arrive dans les chaumières, les tanières, les taupières, les hémisphères (droit ou gauche). À Montreuil, là, à Metz aussi, à Bruxelles […], à La Borie jamais nie, et puis là où ça se mettra, on ira. » Fondée à Paris en 1976 par Xavière Gauthier, figure du féminisme français, « dans le but de donner ou rendre la parole aux femmes pour qu’elles puissent exprimer leur créativité », le magazine littéraire féministe de tendance différentialiste Sorcières. Les femmes vivent était resté au numéro 24 paru en septembre 1981. Trente-cinq ans plus tard, celles qui ont ressuscité ce « projet féministe de création collective autogérée en non-mixité » sur le thème de « La Monstre » ont voulu l’ouvrir à plus de diversité: les contributrices sont toujours uniquement des femmes, « mais pas que blanches, pas que hétérosexuelles ou cisgenres, pas que trentenaires et issues de la même classe sociale ». À Bruxelles, ce sont les autrices féministes Christine Aventin, Joëlle Sambi et Milady Renoir qui ont fait revivre les Sorcières pendant une soirée de « Monstration de la Monstre » à Bruxelles le 9 mai dernier. (ad)