Espace de libertés | Septembre 2018 (n° 471)

On savait le pays du Soleil levant pas toujours clément envers les femmes, mais les discriminations s’avèrent encore plus choquantes lorsque l’on aborde le domaine sensible de la maternité. Au Japon, donc, il n’est pas rare qu’une employée se voie imposer… un calendrier de grossesse par son supérieur, histoire de ne pas perturber le service. Et lorsqu’il s’agit d’avoir un deuxième enfant, l’affaire se corse encore. Une Japonaise de 35 ans témoigne qu’elle est restée sans voix quand son employeur lui a demandé pourquoi elle ne faisait pas une pause, vu qu’elle avait déjà un enfant. Pas question de «griller» la place d’une collègue qui est censée être la suivante sur le calendrier, de surcroît, sans demander la permission ! C’est pourtant ce qui arrive – forcément – et cela a récemment été dénoncé par le mari d’une puéricultrice qui s’est retrouvé dans cette situation. Comble du cynisme, c’est la directrice de la crèche en personne qui a émis le reproche à son employée… Ce type de comportement discriminatoire impuni engendre un sentiment de culpabilité chez les femmes désireuses d’entamer une grossesse. Et au bout du compte, le Japon souffre d’un gros problème de dénatalité. Sans blague !