Espace de libertés | Septembre 2018 (n° 471)

L’IVG entre pénalisation et moralité


Édito

Au-delà du symbole et des principes, choisissons avant tout le chemin de la liberté pour l’IVG.

Une étape importante est en passe d’être franchie, à savoir la sortie de l’IVG de sa classification de crime contre l’ordre des familles et la morale publique. On ne peut que s’en réjouir. Mais la case dans laquelle l’IVG pourrait se trouver manque encore cruellement d’air et de lumière, entraînant dans sa chute, qui plus est, un recul significatif par rapport au statut du fœtus.

Pénalisation des femmes, délai de réflexion, période d’accès à l’IVG… Les dispositifs fondamentaux et revendications portés par les professionnels et les experts lors des débats parlementaires ne seraient malheureusement toujours pas rencontrés.

De plus, l’association de la sortie de l’IVG du Code pénal avec la possibilité de délivrer un acte d’enfant sans vie à un fœtus donne le sentiment que le carcan dicté par une conception morale et philosophique particulière risque d’imposer sa loi à l’ensemble des citoyens, des citoyennes. Et cette avancée proclamée constituerait en fait une victoire à la Pyrrhus.

C’est pourquoi la joie rencontre trop vite l’inquiétude et les doutes sur les réelles avancées pour le droit des femmes.

Dès lors, poursuivons la mobilisation, soutenons le juste combat des femmes et rejoignons, le dimanche 9 septembre à 14 heures devant le palais de justice de Bruxelles, la Caravane des femmes pour les accompagner, marcher à leurs côtés, pour tracer le chemin de la liberté, de l’autonomie et du respect.