Une nouvelle «affaire Barbarin» met en lumière une véritable stratégie d’exfiltration des prêtres pédophiles par le diocèse de Lyon et l’Église de France. C’est Médiapart qui révèle le pot aux roses. «Des déplacements, des mutations silencieuses dans un autre diocèse, à la campagne ou à l’étranger. Sans règles écrites ni préceptes établis, mais avec une régularité quasi systématique. Les pères Desperon, Preynat, Gérentet de Saluneaux, Houpert et d’autres cas dont nous avons eu connaissance, tous ces prêtres lyonnais accusés d’abus sexuels sous la responsabilité du cardinal Barbarin, ont été “mis au vert” à un moment ou à un autre de leur parcours pastoral. Sans que la Justice ne soit automatiquement saisie, comme cela devrait pourtant être la règle depuis le motu proprio décrété en 2001 sous le pape Jean-Paul II. […] Une majorité d’évêchés en France sont concernés. Le mode opératoire […] varie peu. Dès que des premières plaintes de victimes font surface, le prêtre soupçonné d’abus sexuels prend un “congé sabbatique” et part en pénitence le temps de se faire oublier. Il est alors déplacé géographiquement ou muté professionnellement. On l’isole et on l’éloigne dans une nouvelle paroisse, souvent à la campagne, ou on l’exfiltre dans un autre diocèse, voire à l’étranger. Il peut également être placé, temporairement, à des postes sans contact direct avec les enfants, comme archiviste, formateur ou aumônier auprès des personnes âgées.» Pour un pédophile, aumônier des grabataires, ça c’est une pénitence! (yk)
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