L’AKP de Recep Tayyip Erdoğan s’est à nouveau imposé le 1er novembre en Turquie à la faveur d’élections anticipées (49,3 % des suffrages). C’est tant pis pour la laïcité. Depuis 2002 et leur arrivée au pouvoir, Erdoğan et son parti ont en effet entrepris de la saboter patiemment. Si Atatürk avait séparé l’islam du pouvoir politique et supprimé le califat, l’AKP a autorisé le port du voile islamique dans les lieux publics et au parlement. Le parti « islamiste modéré » – comme on dit chez nous – combat également la mixité dans les logements universitaires, promeut le turc ancien, augmente le nombre d’écoles confessionnelles, restreint la vente d’alcool, etc. L’Europe a beau rouscailler, rien n’y fait. Au seuil de l’Asie, la Turquie est un allié objectif avec lequel il importe de composer. (map)