Il n’est pas trop tard, mais il est grand temps. Le 1er novembre, une horde de chrétiens fascisants se sont installés au boulevard Saint-Germain, en plein Paris, avec calicots et gueulophones pour déverser, en toute impunité, des torrents de haine antisémite sur Bernard-Henri Lévy, qualifié de « pseudo-philosophe sioniste » et de « milliardaire talmudiste » (sic). Aucun flic à l’horizon pour verbaliser ce délit caractérisé d’appel à la haine raciste. Une « nuit de cristal » en plein jour, dans l’indifférence générale d’une France qui semble aujourd’hui plus proche de Pétain que de Jaurès, de Maurras que de Camus. Il n’est pas trop tard, mais il est temps. De réagir. Mais comment? En prenant exemple sur la Cour européenne des droits de l’homme qui a, elle, débouté M. Dieudonné M’Bala M’Bala qui contestait devant elle sa condamnation à une amende de 10.000 euros qui lui avait été infligée par la justice française pour injure à caractère racial. Motif invoqué par la Cour: elle ne protège pas « les spectacles négationnistes et antisémites ». Le fait d’inviter, en 2008 à son spectacle au Zénith de Paris, le négationniste Robert Faurisson pour lui remettre un « prix de l’infréquentabilité » par un comparse déguisé en déporté juif n’a pas incité les juges européens à la moindre compassion, estimant que M. M’Bala M’Bala ne s’était pas livré en l’occurrence à « un spectacle […], même satirique ou provocateur », mais à « une démonstration de haine et d’antisémitisme », ainsi qu’à une « remise en cause de l’Holocauste ». Et de conclure, pour faire bonne mesure: « Travestie sous l’apparence d’une production artistique », la démonstration de haine à laquelle s’est livré le polémiste « est aussi dangereuse qu’une attaque frontale et abrupte » contre l’Holocauste et les Juifs. Amis démocrates, soyez sur vos gardes. Le ventre d’où est sortie la bête immonde est toujours fécond. (yk)
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